Projet de Thèse
Résumé
La pratique de l’aïkido
[1]
, art martial d’origine japonaise se perpétue par tradition
orale, sans aucune référence théorique définitive. La particularité de cette
discipline est qu’elle s’exerce uniquement par l’entraînement et qu’aucune
compétition ne vient hiérarchiser les pratiquants. Par
ailleurs, la violence qui y est mise en scène à des fins de simulation, constitue
l’un des facteurs principaux de développement des compétences. Les pratiquants
sont en effet invités à abolir les réactions néfastes (au regard des règles
de la discipline) dues au contenu émotif de la perception.
Lors d’une première expérience menée dans
le cadre d’un DEA de sciences cognitives (2003 Orsay Limsi) avec le concours
du laboratoire MAP (mouvement action performance)de
l’INSEP de Paris, nous avons tenté d’établir que les réactions posturales
(angle, amplitude et rythme) de sujets experts dans cette discipline présentaient
des caractéristiques permettant de les distinguer nettement de sujets débutants.
Les résultats[2]
nous encouragent à poursuivre dans cette voie. Aussi nous souhaiterions mener
dans le cadre d’une thèse[3],
une recherche portant sur la capacité de l’aïkido à modifier des composantes de
la personnalité. Il s’agit d’une approche diachronique de la psychologie,
s’intéressant aux caractéristiques de l’évolution du système cognitif d’un
sujet placé régulièrement dans le contexte de la pratique de l’aïkido.
Etant donné la difficulté qu’il y a de déceler
si les particularités comportementales montrées par les experts n’étaient
pas présentes chez eux à leurs débuts dans la discipline, nous contournerons
cet écueil en menant des tests de personnalité avant et après une séance d’entraînement.
Ces expériences seront orientées vers la capacité du sujet à réagir en présence
de conflits de toute nature, sans surenchère de violence. Des tests (en deux
temps) seront donc menés sur des sujets experts et débutants, ainsi que sur
des populations témoins non pratiquantes et également sur des pratiquants
d’autres disciplines martiales ne présentant pas les caractéristiques de l’aïkido.
Nous espérons ainsi mettre en évidence que l’immersion régulière dans le contexte
de la discipline aïkido exerce des effets à court terme et à long terme sur
la représentation que les sujets se font de la violence.
Le 22 octobre 2003
[1] L’auteur pratique cette discipline depuis 1990 ans et l’enseigne depuis 2001
[2]
http://frantzgacogne.free.fr/ftp/apprentissagecomportemental.zip
http://frantzgacogne.free.fr/ftp/annexes.zip
[3] Une version plus étendue du présent projet est disponible à http://frantzgacogne.free.fr/scienceco.html